Le Hanzi show démarre ! C’est clairement, et dès cet épisode, un de mes personnages secondaires préférés. Sur le papier c’est une folle de titans. Et c’est déjà très atypique et très marrant. Le montage est excellent, il met totalement en avant son ambiguïté rapidement transformé en excentricité (les micro-plans très rapides sur les moments où elle s’emballe, etc.).

Hanzi est fofolle et décalée donc. Mais ça va beaucoup plus loin que ça. C’est aussi une scientifique, et tout le second acte très intéressant permet de plonger le spectateur dans une expérimentation avec les deux titans, qu’elle nomme même pour l’occasion, Sawney et Bean. Toute la séquence permet de lever encore un peu de mystère sur ces titans avec des explications crédibles qu’on attendait même pas forcément. Comme par exemple, j’avais évoqué l’originalité que ces titans sont extrêmement mobiles et rapides, ce qui participe à leur facteur menaçant, alors que les géants sont souvent montrés comme très lents. En fait, Hanzi explique qu’ils sont très légers et que leur corps est plutôt “creux”. Bien sûr, toutes ces réponses ne font qu’engendrer davantage de questions, ce qui est aussi tout le but.

Et puis dans le même épisode où Hanzi est caractérisée, son personnage est déjà approfondie. Elle nous révèle que son optimisme débordant n’est qu’une façade qu’elle se donne ; qu’au début elle était motivée (comme Eren) par la violence et la vengeance. Qu’elle a fait le choix de voir les titans autrement et de créer tout un prisme d’analyse des titans autour du jeu et de la personnification, pour espérer voir quelque chose d’autre, et pour montrer que l’humanité avance. Cela donne vraiment tout de suite des couches de complexité intéressantes à Hanzi et je trouve que ça la rend super attachante. Après tout, on est plus ou moins prédisposé à l’aimer tout de suite car sa fascination pour les titans, dans un monde où la plupart veulent juste fuire ou les tuer, fait d’elle le point de vue idéal du spectateur qui veut aussi en apprendre à fond sur les titans, pas que voir des combats (en tout cas, dans mon cas).

En plus, même si on voit que tous les personnages du bataillon d’exploration (Erwin qui est anormalement impassible, Livai obsessionnel et violent, Hanzi exhubérante et passionnée) sont un peu zinzins ou excentriques (même dans leur éventuelle introversion dans le cas d’Erwin)… tout ça est expliqué dans le récit. Eren remarque lui-même que tous les gens qu’il rencontre sont un peu atypiques car il faut avoir une sacré personnalité et une envie de briller pour pouvoir tenir dans ce régiment de l’armée. Et que mine de rien, ça veut aussi dire que ce sont beaucoup d’idéalistes qui veulent changer le monde, ce qu’il respecte.

C’est assez fort que l’anime arrive à justifier qu’on suive des “personnages” aussi différents, et pas juste des gens random dans une foule, bref, que nos personnages sont tous dans la même escouade pour une raison autre que notre divertissement.

Au termes de l’épisode, c’est vraiment mignon la façon dont Hanzi est contente de pouvoir déballer tout ce qu’elle sait auprès d’un Eren qui regrette d’avoir demander plus d’infos. Et tout cet épisode plutôt léger, avec de l’humour dès le début (Livai hardcore sur le ménage, quelque chose qu’on n’attendait pas forcément), m’a rappelé les deux épisodes “entraînement des cadets” après la chute de Shinganshina au début de l’anime.

Il se conclut pourtant par un passage assez sombre où les deux titans de compagnie d’Hanzi sont mystérieusement tués en hors-champs par des personnes de la brigade, tandis que le major Erwin rappelle à Eren que les vrais ennemis peuvent se cacher parmi les humains. On se demande bien où il veut en venir, mais ça fait plutôt froid dans le dos, car on commençait nous-même à s’attacher aux deux titans d’Hanzi, surtout pour les réponses qu’ils apportaient…

On comprend ainsi vite que plus qu’une question de mort ou de conquêtes de territoire, les vrais antagonistes de l’anime sont clairement ceux qui vont empêcher les personnages (et le spectateur) d’acquérir de la connaissance sur l’histoire et les titans.

Les passages avec les deux titans enchainés sont horriblement glauques et font ressentir pour le spectateur presque de la pitié pour eux. Mais c'est un poil too much quand même.